Poulets sur une branche

Le débat public sur l’écologie : prise de température d’une société en ébullition

Le développement des partis écologistes en France

Le 26 mai 2019 avaient lieu les élections européennes. En France, les partis écologistes ont effectué une percée remarquée (et remarquable) dans le paysage politique : la liste EUROPE ECOLOGIE LES VERTS conduite par Yannick Jadot a dépassé les 3 millions de voies et représenté 13,47% des suffrages, se plaçant ainsi dans le trio de tête des forces politiques françaises. Le PARTI ANIMALISTE mené par Hélène Thouy a surpris en totalisant plus de 490 000 voies avec 2,49% des suffrages, juste devant la liste URGENCE ECOLOGIE conduite par Dominique Bourg (plus de 411 000 votes pour 2,47% des suffrages).

Si on additionne les suffrages de ces partis faisant de l’écologie, de la préservation de la biodiversité et du bien-être animal le point central de leur programme, on obtient presque les 20% des suffrages exprimés ! Un électeur sur cinq a donc souhaité mettre ces sujets au premier plan, ce qui n’est pas rien. Une prise de conscience citoyenne portée par la jeunesse. En témoigne une enquête réalisée par l’institut IPSOS, auprès d’un échantillon de 5433 électeurs, qui indique que les moins de 35 ans ont placé la liste EELV (EUROPE ECOLOGIE LES VERTS) en tête de l’élection à 27% des suffrages. L’idée dans nos sociétés occidentales que le changement peut venir de la jeunesse s’illustre une fois de plus.

Sources :
https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Communiques/Resultats-des-elections-europeennes-2019
https://www.ipsos.com/fr-fr/europeennes-2019

La persistance d’un climato scepticisme ancré dans la société

Alors que les scénarios scientifiques les plus pessimistes prédisent un effondrement de notre société avant la fin du 21ème siècle – dont l’une des causes identifiées est liée à un réchauffement climatique précipité – un courant de pensée va jusqu’à remettre en cause de telles affirmations. Devant les observations et modèles de prévisions scientifiques difficilement contestables (dont les trajectoires se vérifient jour après jour), des climato-sceptiques émergent dans la sphère publique, lorsqu’ils ne sont pas carrément placés à de hauts niveaux de décision politique. Pour eux, le principe de précaution n’existe pas et représente même un danger pour le développement de l’économie. «  My money first ! » comme dirait l’autre (quitte à détruire la planète, mais bon ce point de détail est secondaire, voyez-vous).

Un clivage naissant entre partisans de l’apocalypse et transhumanistes

Au delà du climato-scepticisme persistant, un clivage apparaît de plus en plus nettement dans la société : d’un côté les apocalyptologues convaincus (je n’emploie volontairement pas le terme de collapsologues car on fait à mon sens trop souvent l’amalgame – n’oubliez pas que la collapsologie se base sur des faits scientifiques) prédisant la fin du monde pour notre XXIème siècle et, pour les moins pessimistes d’entre-eux, prônant une décroissante radicale comme dernier recours au désastre annoncé. De l’autre : les transhumanistes aveuglés par leur foi démiurgique qui croient obstinément en l’essor d’une technologie sauvant l’humanité de ses dérives. Bien que la majorité des gens ne s’identifient pas précisément à l’un de ces deux extrêmes (la vie est nuance, ne l’oublions pas), le débat passionné par les réseaux sociaux taille la part belle aux discours les plus violents, radicaux et provocateurs.

Je perçois toutefois un point positif dans ce nouveau clivage : le mérite de placer au centre du débat public la question de l’avenir de l’humanité. Et c’est bien, il me semble, la perspective essentielle qui devrait animer nos actions du quotidien, n’est-ce pas ? Je vous laisse méditer là-dessus pendant que je poursuis mes investigations.

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